Hier soir, tout en étant absolument pas en état de concentration nécessaire pour, j’ai entrepris le visionnage d’une émission Arte Twist : L’IA peut-elle créer de l’art? Je ne me sens pas suffisamment armée intellectuellement pour donner mon avis de non-expert en art ou en intelligence artificielle sur cette question mais j’ai bien écouté les experts ou aficionados de l’IA.
Les uns voient l’IA comme un outil puissant pour matérialiser des idées artistiques difficilement réalisables avec les outils matériels à disposition. Certains y voient comme de l’art même la matérialisation progressive de l’image faite par les algorithmes. D’autres pointent du doigt l’utilisation par l’IA d’oeuvres artistiques existantes pour créer comme la preuve indéniable de l’incapacité de l’IA à faire de l’Art. L’IA ne ferait que copier l’Art. Ces visions s’opposent mais ne peuvent-elles pas être tout autant vraies? A toi de me le dire.
Mais ce n’est pas ce débat qui a retenu mon attention hier.
Au début de la séquence présentant le duo d’artistes « Entangled Others » à 22:06, la voix off de l’émission dit :
Comment percevons-nous notre monde? La plupart du temps nous pensons par niche. Ici le numérique, là la nature et quelque part au milieu l’Homme. Mais que se passe t-il quand nous supprimons les frontières?
Je fais partie de ceux qui pensent par niche, et toi aussi peut-être. Mais la verbalisation de cette affirmation qui va de soi pour nous et qu’on n’a jamais estimé devoir repenser m’y a obligé à le faire. De plus en plus, avec la montée des mouvements écologistes et de l’urgence écologique, on entend une pensée qui fait « entrer » l’Homme dans la Nature. C’est fini la nature d’un coté et l’homme de l’autre. On admet que l’Homme fait partie de la nature, du vivant et donc doit en prendre soin. Nous voulons retourner à elle et faire un avec. Comme dans Avatar. Moi même, je m’imagine vieillir dans une cabane proche de la mer ou en forêt ; le point commun étant de s’éloigner de la civilisation bruyante, polluante et bétonnée, de retourner à la simplicité du vivant, d’être en harmonie avec la nature.
Après trois siècles, de la révolution industrielle à nos jours, à vouloir montrer la supériorité de l’Homme sur la nature et à s’en séparer, nous voilà donc à changer de paradigme. J’ai donc pensé. Attention comme dit au début, j’avais les yeux qui luttaient pour ne pas se fermer pendant le visionnage de cette séquence, mais ça m’a fait réfléchir et j’en ai tiré une réflexion, peut être simpliste mais qui m’a semblé interessant de noter.
Serait-ce possible que dans des centaines d’années, si l’Homme réussit à ne pas occasionner la disparition de notre civilisation, nous voyons l’intelligence artificielle comme étant du même coté que l’Homme et la Nature? Il n’y aurait plus de : ici le numérique, là la nature et entre les deux l’Homme. Ce serait un tout. L’Homme finirait par vouloir communier avec le numérique. Serait-ce possible que l’Homme arrive à vivre en harmonie avec la nature et le numérique ; sans relation de dominance et de subordination? L’Homme a été créé par la nature si on part du principe que l’Homme est le fruit de l’évolution d’une espèce issue de cette fameuse nature. L’intelligence artificielle a été créée par l’Homme des milliers d’années plus tard. Est ce que comme l’Homme qui s’est retourné contre son origine, son « créateur » dans son ambition de développement, l’IA finira par faire de même un jour? Doit-on en avoir peur?
Beaucoup de questions et peu de réponses. Pour le moment. Tu en penses quoi?
