Elle n’attirait pas les regards. Dans ce parc de Tahiti faisant face à la mer, avec ce ciel si bleu au dessus de nos têtes, la superbe Moorea au loin, les yeux des uns et des autres étaient occupés à autre chose. Et pourtant les miens se sont posés sur elle. Par hasard.
Elle marchait collée aux jambes de son père deux fois plus grandes qu’elles. Sa cadence s’efforçant de suivre celle de l’adulte. Le regard pointé vers le sol, elle hochait la tête d’approbation à ses paroles. Lui tout là haut, un autre enfant dans les bras, parlait encore et encore. Les bras le long de son petit corps, le dos légèrement vouté, son ventre rebondi la précédait de quelques centimètres.
Elle devait avoir six ou sept ans mais son air grave lui en donnait trente. Je crois avoir rencontré la petite fille la plus triste de Tahiti.
